mardi 28 mars 2017

Les émotions du Finisher


Les foulées du Mégara _ 26 Mars 2017
Motivation, voix intérieures, appartenance



Arrivée à 7h30 à la Marsa, sur la corniche. Une superbe ambiance de course. Jusqu’à 9h « The Orange Wave » commence à être de plus en plus envahissante. Mes amis du Running Club de Tunis étaient là. Il y a ceux que je connais déjà et la majorité des visages, je les voyais pour la première fois. Et quand même tout Pull orangé me faisait un pincement au cœur, un pincement d’amour, d’appartenance et de fierté.
8h50, un petit échauffement de 5 minutes. 9h08 la course commence.
Petites foulées… doucement… Je suivais le groupe de @Yosra, Allure 7 :30.
Je courais avec beaucoup de courage et de légèreté. Et les voix intérieures disaient : « Bravo championne, finalement tu as pris ton courage à deux mains. Tu as osé. Tu as dépassé tes peurs. Tu as franchi la ligne de départ de ton 1er Semi. Allez courage pour atteindre l’autre ligne maintenant ».

Tac Tac Tac … Le pont qui traverse la route de la Marsa… le point « Ravito » 10km, le  rond point de « El flouka ». … et moi toujours en forme. A partir du km 10, J’ai commencé me faire une métaphores d’hypnose et une induction de Transe… et je ne sais de quelle manière je me suis trouvée au ravitaillement des 14 km. 14Km ! C’est la plus longue distance que j’ai faite ce jour là. Je me suis arrêtée. J’ai pris de l’eau, des oranges. J’ai  bougé doucement mes jambes. Et je prenais conscience que j’ai fait la plus longue distance de ma vie… et là, je regarde la première pente montante et une autre voix intérieure vient me dire : «  ne fais pas la superwoman et suis les conseils de Skander : on ne peut pas gagner une course sur une pente mais on peut la perdre, alors marche ma belle, marche »…

J’ai marché… Et ensuite j’ai repris les foulées. Petites foulées. Je commence à sentir la fatigue et je me disais « Non non non…tu es encore en forme. Tu vas y arriver. Allez courage courage… »  Heureusement qu’il y avait Lamia à mes côtés. On marchait, on trottait. On se suivait. A chaque fois l’une avance, l’autre la rattrape, jusqu’à ce que qu’elle me dépasse et je me sentais incapable de la rattraper...
Au km 18… Dernier point ravitaillement. Et dans ma tête je voulais que çà soit la fin de la course. Je commençais à souffrir, à m’ennuyer parce qu’il n’y avait plus personne à mes côtés.  Et là je commençais à me concentrer et à visualiser la ligne d’arrivée. Et là c’est tout un dialogue intérieur, une guerre, une dispute … 
«     -     Mais il ne reste que 3 km. Allez jambes bougez ! 
-       …Que 3Km ? tu es capable de les faire là maintenant ces 3 km ?  marche et arrête de faire la forte qui va y arriver… çà y est .. tu as vidé toutes tes forces… regarde toi…
-       Mais je vais y arriver… Je ne vais quand même pas lâcher à 3 km après tout cet effort ! Je veux voir la fierté dans les yeux de mon Oussama, je veux ressentir et vivre cette gloire, je veux dire à mes amis RCTiens qui m’ont soutenu que je leurs encouragements ont aboutit à ligne d’arrivée ! »
Et là, une ambulance passe à côté de moi et le conducteur me dit « çà va ? tu veux terminer avec nous ? » et moi je lui faisais « Thumbs up » et murmuraient un « çà va »…
Et reprise :
« 
-       Ya mahboula … tu as dit non ?!… il te reste 2 km … pas 200m … tu ne vas pas pouvoir les finir dans cet état …
-       Non manich mahboula, je suis forte et je suis Finisher et vas te faire f….. »
Et le dernier km. 2 jeunes hommes juste devant moi. Je les ai rattrapé et je leur ai dit  « allez on s’encourage mutuellement, on va y arriver… » Jusqu’à ce que je vois la foule, je vois l’arrivée, je vois de nouveau « The Orange Wave »… les émotions montent en flèche... et j’entendais les cris d’encouragement.  Et Yosra qui vient vers moi et qui m’accompagne (après ses 21 km d’effort) et me pousse à faire un sprint et je ne savais pas ce qui m’a pris... toute la force était remontée… j’ai oublié toute la fatigue… je n’arrivais plus à respirer, je pleurais … Oussama a pris la relève… et encore 7, 6, 5 pas… et j’y suis… Je l’ai franchie… et j’ai laissé mon corps se relâcher... Je me suis retrouvée par terre allongée… heureuse, fière, contente, …
Les émotions de l’atteinte de l’objectif, du dépassement de soi, de la gloire, de la force, … 21km en 2h44 !  Mon premier semi-marathon fait. Comme je suis fière de moi et reconnaissante à toute personne qui m’a encouragé par un mot, un regard, une pensée !

Merci à tous. Merci RCT. Merci à mon plus grand supporter « Mon Oussama ».



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