lundi 18 septembre 2017

Endurance ou performance ?








L’entreprise est un vrai « melting pot ». Dans notre éco-système tunisien, on ne parle pas vraiment de différence de nationalités de religions, mais de structures psychologiques différentes, d’objectifs, d’aspirations et de besoins différents.

Au début de ma carrière professionnelle, et pendant les premières années en tant que chef d’équipe, gérante d’entreprise, je donnais le tempo : rapidité, efficacité, ponctualité, peu de tolérance pour les erreurs, importance des détails… et j’observais que pas toutes les personnes suivaient mes « instructions » et « ordres ». Les employés avaient des réactions différentes face aux instructions, un temps d’adaptation et d’assimilation différent.  Je sanctionnais, je m’énervais et j’élevais encore plus haut la barre des exigences et des objectifs. A l’époque je pensais que c’était lié au niveau académique. Je faisais beaucoup d’effort pour simplifier les objectifs et les choses à faire pour les ouvriers et les agents d’exécution. Après, quand j’étais de plus en plus entourée par des cadres, je constatais que pas tous suivaient le rythme que j’imposais. J’ai toujours pensé que celui qui n’arrive pas à suivre et à réussir sa journée sous la pression n’était pas fait pour travailler avec moi. Et soit je remerciais les personnes au bout d’un à deux mois, soit ils quittent eux mêmes au bout de quelques semaines de « stress ».

Après plusieurs années, plusieurs départs et plusieurs déceptions,  j’ai appris à « OBSERVER » mes équipes et à comprendre que je ne gère pas des « clones » ou de « l’intelligence artificielle » mais des êtres humains très différents ; une différence dans la structure psychologique (Enneagramme, Process Com, Analyse transactionnelle …)*, dans le rôle principal occupé dans une équipe (Concepteur, coordinateur, promoteur, priseur, … selon la Méthode Belbin**), dans les aspirations, valeurs recherchées et besoins à satisfaire via le travail.

Par analogie au Running, pendant mes sorties en groupe, j’ai observé  que les membres actifs ont différentes motivations. Dans mon club, il  y a des centaines de personnes inscrites et des dizaines qui font des sorties régulières et suivent des plans de préparation, les autres viennent de temps en temps passer un agréable moment avec des amis ; C’est comme les employés contractuels et permanents et les stagiaires. Pour ceux qui sont réguliers, certains cherchent la performance comme améliorer « l’allure (min/km) », «  le temps d’un semi marathon », « la VMA : Vitesse Maximale  Aérobie »… D’autres cherchent l’endurance : « courir le maximum de kilomètres à la fois » ou encore « sortir au moins une fois par semaine pendant toute l’année »… Et on ne peut pas dire qu’il y a un meilleur membre du club, mais il y a cette satisfaction personnelle en atteignant ses propres objectifs personnels.  

Si on revient à l’entreprise, poser la question sur les objectifs personnels des employés par rapport au travail est très utile et important. La réponse n’est pas toujours évidente. Même pour ceux qui disent qu’ils travaillent pour le salaire, je pousse à la réflexion pour que la personne trouve ce qu’il y a de plus important derrière ce besoin pécuniaire : un besoin d’accomplissement, de sécurité, de reconnaissance, d’appartenance…
Après, il y a ceux qui ont besoin de travailler dans un environnement très actif, dynamique. Ils ont besoin de bouger, d’évoluer. Ils ont besoin de défis, d’adrénaline. Ils cherchent à se développer vite, à expérimenter plusieurs postes et missions. Ils n’aiment pas la routine et le travail répétitif. Ils cherchent l’évolution dans leur carrière. Ils aiment être aux premiers rangs et avoir le titre du « meilleur ». Elles seraient très dynamiques et auraient besoin de  reconnaissance et de valorisation. Ces personnes cherchent la performance.


D’autres personnes cherchent la sécurité, le confort, la stabilité. Elles cherchent à s’améliorer petit à petit, à donner satisfaction dans ce qu’elles font, dans la discrétion totale. Ces personnes n’aiment pas être bousculées, challengées et n’aiment pas beaucoup les surprises. Probablement, ce sont les personnes qui cherchent l’endurance et qui pourraient rester plus « longtemps » que d’autres dans le même poste et la même entreprise. Au Running on les appelle « les finishers »


Comme pour le Running, il n’y a pas un profil meilleur que l’autre. Le rôle du recruteur, du manager, de bien cerner le profil recherché et de poser les bonnes questions pendant l’entretien d’embauche pour tenter de comprendre au mieux la personne en face de nous. Serait-elles adaptées au poste ?  Si oui, comment moi, je peux adapter ma façon de gérer mon collaborateur ?  Quelles astuces utiliser pour rendre ce travail qui semble être monotone, animé par de petits défis ? Quelles idées puis-je instaurer pour diminuer la pression sur les finishers ?

Voici la clé de base pour pouvoir aller sur le bon chemin : observer, écouter, s’adapter et guider.





lundi 11 septembre 2017

Le bonheur au travail: les 4 visages de mon identité professionnelle



Plusieurs personnes que je rencontre ne savent pas trop répondre  à la question : « Quel est ton rêve professionnel ? Quel est le métier idéal pour toi ? Aimes-tu ce que tu fais ? Es-tu heureux dans ton travail ? Qu’est-ce que le bonheur professionnel pour toi ? »

Ceci me rappelle que petite fille, je voulais devenir caissière ou comptable.
Ce rêve venait de mon amour pour les pièces de monnaie et les calculatrices à ruban qui font du bruit ! J’adorais compter l’argent et rendre la monnaie. Aussi ceci venait de mon sérieux et de mon image dans la famille d’être la petite fille sérieuse et studieuse. Je sentais la reconnaissance et la fierté dans les yeux de mon père quand je l’aidais au travail en tenant la caisse. A ce moment là, à 12/13 ans, j’avais un « statut social » !
Finalement, je me rends compte plus tard, à l’université que je déteste la comptabilité, mais j’adore le contact avec les gens et les métiers de commerce et de vente.


François Délivré nous parle dans son livre « Le métier de Coach », des 4 visages de l’identité professionnelle pour trouver son bonheur. Je vous propose de prendre une feuille et un crayon et de prendre tout votre temps à répondre à ces questions :

1/ L’identité Interne :

-       Qui suis-je ? (formation académique, expérience professionnelle, appartenance religieuse et culturelle).
-       Quelle est ma personnalité (ou structure psychologique)? Et là vous pouvez penser à votre profil Process Com, Ennéagramme ou autre. Si vous ne l’avez pas découvert, je vous conseille fortement d’aller faire un stage de découverte pour plus de connaissance avec vous-mêmes.


Et là finalement, nous cherchons ce qui nous différencie des autres, « la conscience de notre propre personne ». Nous cherchons ce qui est unique en nous et que nous pouvons prendre avec nous dans n’importe quel métier, entreprise, poste…
Cherchez, trouvez. Vous en avez certainement !
2/ Les compétences professionnelles :

- En quoi suis-je compétent ( e ) ?

Et là nous cherchons la technique au vrai sens du terme : ce que j’ai appris en théorie et en pratique et que je sais faire.


3/ Le statut :

- Que fais-tu dans la vie ?

Ici, il s’agit plus que le titre dans la carte d’identité ou la carte de visite. Une personne peut répondre à la question « Je suis Pompier » et une autre dirait « Je sauve des vies ».
Je pense qu’il est très important de ressentir au plus profond de soi que son métier est valorisant et important. Une fois, dans un entretien d’embauche une fille me dit « je suis actuellement assistante de direction ». A mon sens ce poste est très important dans une boite et dégage beaucoup de rigueur, de responsabilité et de sérieux. Et je lui ai demandé de me décrire ce qu’elle faisait et là c’est la surprise : « Je réponds au téléphone, je classe des fichiers, je prends des rendez-vous… ». Un verbal et un non-verbal sans conviction. Et donc, cette jeune dame n’aime probablement pas ce qu’elle fait. En tout cas, elle n’a pas su dégager son dévouement pour ce poste. Alors, encore une fois, aimez-vous ce que vous faites ? Si non, cherchez encore votre chemin, et sachez qu’il n’est jamais trop tard pour changer de direction dans sa vie. Il n’y a pas d’âge pour aller à la quête de son bonheur.

4/ La reconnaissance :

- Ressentez-vous de la reconnaissance de la part de vos collègues ? collaborateurs ? hiérarchie ? clients ? confrères ?

La reconnaissance est un besoin très important. Pour ressentir ce bonheur professionnel nous avons besoin d’être reconnu par rapport à notre statut, identité interne et compétences.

Le bonheur professionnel est, selon François Délivré, l’équilibre et la cohérence entre  ces 4 composantes. Si je reviens à mon histoire de petite fille : je rêvais de pièces de monnaie, de caisse, de transactions, de contact humain, de calculs et de chiffres. J’ai fait des études en Marketing et après plusieurs expériences professionnelles, j’ai décidé de gérer un laboratoire de production de réactifs de laboratoires. Et, là, quelque chose n’allait pas. Ce qui me gênait, c’est le manque de contact humain et le statut de dépendance familiale (Je gère l’entreprise de mon père). Ensuite, j’ai lancé ma propre boite de distribution de réactifs de laboratoires. Et là, c’est le grand bonheur ! Fière de l’activité, du statut, de la reconnaissance des clients. Quelques années après, je me rends compte qu’il manquait quelque chose : la reconnaissance des collaborateurs. Je me lance alors dans le développement personnel pour que j’améliore ma façon de gérer. Et étant prise par la magie de la PNL, du coaching et de l’Hypnose, je termine jusqu’aux certifications.
Et là, je trouve un monde où : je peux avoir le statut d’entrepreneur, libre, fonceur, que j’aime, où je peux accompagner des personnes et ressentir cette reconnaissance de la part des clients, des tiers, des collaborateurs,… j’ai les compétences qu’il faut pour me lancer vers cette nouvelle aventure  qui est complètement alignée avec moi-même, mes valeurs, ma structure psychologique (Ennéagramme Base1) 

Et voilà qu’aujourd’hui, étant formatrice en Soft Skills et Coach en entreprise centrée sur le développement humain,  je ressens ce « bonheur » chaque jour, chaque moment.

Alors, trouvez votre bonheur. Il est juste à quelques pas de vous. Il suffit de changer de lunettes, d’allumer les lumières, de passer à l’action : chercher.









lundi 4 septembre 2017

Je l’ai perdu.. Comment m’en sortir ?


Nous réagissons tous de différentes manières. Nous pouvons ressentir la même émotion de joie ou de tristesse, de peur ou de sécurité, mais le comportement est très différent d’une personne à une autre.

Aymen qui a perdu son travail, par exemple, peut s’affoler, être en colère contre ses supérieurs, contre le monde et/ou contre soi. La personne peut, sous l’état du choc se mettre en colère, ressentir de la peur par rapport à son avenir ou ressentir de la tristesse par rapport à sa situation. Et là, nous pouvons observer un état de stagnation, de non productivité qui peut durer, selon la situation, des jours, des semaines ou des mois. 

Maintenant, prenons le cas de Amira, une jeune entrepreneur, qui a perdu un gros client.
Sous le choc, elle ne savait pas trop quoi faire, ni comment réagir. Elle a décidé de prendre une demi journée pour réfléchir. En route vers son restaurant préféré au bord de la plage, elle a commencé par chercher un coupable. Elle ne pouvait pas trop accepter la situation. Elle était triste et déçue. En se posant, elle a pris son carnet de notes et a commencé à écrire ce qui s’est passé comme incidents avec le client, les causes de ces incidents, ce qui devrait être amélioré. Et finalement, elle a sorti des actions correctives à entreprendre au niveau de l’organisation et du process.
Dans une autre page elle a mis les avantages de cette nouvelle situation. Elle s’est rendue compte que cet incident va la rendre plus forte, plus vigilante sur certaines choses et c’est l’occasion de rebooster encore et encore les efforts commerciaux.
Finalement, en quelques heures, elle est sortie avec du « positif, de la motivation, de l’espoir ».

Ceci pour dire que, notre comportement est stimulé par nos émotions. En même temps, ce que nous ressentons est stimulé par nos pensées. On dit en loi d’attraction que « nous obtenons ce à quoi nous pensons ». Et la bonne nouvelle, c’est que nos pensées, nos émotions et nos comportements nous appartiennent. Alors à nous de décider ce à quoi nous aspirons et comment nous voulons nous en sortir face à des situations « difficiles », qui ne sont pas toujours sous notre contrôle.

Ce que nous contrôlons c’est notre présent : nos décisions, nos paroles et nos actions.
Alors acceptons ce qui nous arrive et avançons !