Inutile de chercher dans la théorie, je partage avec vous mon
expérience de plusieurs années. Depuis 2005, lorsque j’ai pris de grosses
responsabilités au travail, j’ai acquis de l’expérience dans ce qu’on appelle
l’épuisement professionnel ou Burnout. Heureusement que c’était mélangé avec de
la passion et de l’enthousiasme. Alors, suivez ces étapes sérieusement, et
vous-mêmes vous réussirez parfaitement votre « épuisement ».
1/ Fixez-vous des objectifs très
élevés, quasiment irréalistes. Les objectifs réalistes, si vous les
atteignez vous serez très satisfaits, mais ceci n’est pas suffisant. Vous serez
quand-même loin de la perfection. Alors que pour réussir le Burnout, c’est plus
que la satisfaction que nous cherchons, c’est de se différencier par rapport
aux autres à tous les niveaux. Dressez un tableau de bord pour vous et votre
équipe qui contient au moins une centaine d’indicateurs. Vous devez veiller à
ce que tous les indicateurs soient au top. Si vous en ratez un, vous risquez de
ne pas être parfait, et vous risquez que votre collègue, confrère, concurrent
l’atteigne à son niveau, avant vous. Vous serez à ce moment là
« catastrophé ». Imaginez-vous en train de vous tuer à réussir et une
tierce personne le fait avant vous !
2/ Garder le Cap et restez
virtuellement présent quand vous êtes chez vous et pendant vos jours de repos.
Quand vous rentrez chez vous, gardez votre Smartphone connecté. Restez vigilent !
Vous pouvez recevoir un mail important quand vous êtes en train de dîner ou de
lire une histoire pour votre enfant, ou de discuter de tout et de rien avec
votre conjoint… Et là, si vous ne réagissez pas à temps, à chaud à ce mail,
vous risquez de donner une réponse qui n’est pas stimulée par les émotions
immédiates. Et là vos réactions peuvent être un peu trop fades, un peu trop
réalistes, trop calmes… Alors qu’aujourd’hui, nous sommes dans l’ère du
mouvement. Partager des moments en famille et avec soi c’est important, mais
pas maintenant ! Même si la culpabilité vous tue par moment, vivez avec,
cachez là, faites comme si vous étiez le parent parfait qui n’a pas le choix. Quand
vous auriez parcouru au moins les ¾ de votre vie professionnelle (donc pas avant la cinquantaine bien avancée),
à ce moment là, vos enfants seront assez âgés et vous pourrez rattraper le
temps perdu et consacrer plus de temps pour les connaître et partager avec eux
des moments de plaisir et d’amour.
3/ Choisissez bien vos amis. Vous avez besoin de sortir changer d’air,
çà c’est sûr. Mais attention, ne vous éloignez pas trop du monde et du
« mood » professionnel. Vous risquez d’apprécier les autres côtés et
visages de la vie. Vous risquez de vouloir vous reposer davantage et de respirer
un bon coup. Ce n’est pas le moment ! Les amis qui ne vous ressemblent pas
trop, qui vont vous demander de vous occuper de vous, de votre santé, de votre
famille… ont certainement toute la bonne intention du monde, mais ils ne vous
comprennent pas et ne vont pas vous aider à atteindre vos objectifs
parfaitement. Aujourd’hui vous êtes concentrés sur votre Burnout. Donc,
choisissez des amis avec lesquels vous partagerez vos problèmes au boulot, vous
débattrez de solutions possibles, vous vous encouragerez mutuellement à encore
plus lever la barre et garder le cap.
4/ La reconnaissance vous
en avez besoin certainement pour avoir envie d’avancer encore plus. Cherchez-là
chez vos clients et partenaires mais pas chez vos collaborateurs. Après tout,
tout ce que vous faites c’est pour satisfaire vos clients ! Chercher à ce
que vos collaborateurs vous disent merci suppose que vous êtes là à les accompagner.
Dire merci à ceux qui vous entourent et qui travaillent avec vous, c’est comme
si vous leur disiez d’arrêter de mieux faire. Dire merci, oui je veux bien,
mais lorsque vos 100 indicateurs seront tous verts. Autrement, vous avez besoin
de leur dire plutôt : « je ne suis pas très satisfait, vous avez
besoin de mieux faire ». Remplissez-vous de sérieux et de critique. Ne
laissez pas les émotions des autres vous décourager. Dites-leurs qu’ils peuvent
encore faire mieux et qu’ils ne sont même pas à 10% de leur performance.
Aidez-les à regarder eux-mêmes la partie vide du verre. Ainsi, vous aurez vos
clones autour de vous. Vous aurez des yeux fixés sur l’objectif, des visages
qui ne sourient pas pour ne pas perdre le cap, des gens concentrés à faire ce
qu’ils ont à faire. Le grand sourire arrivera quand tout sera parfait… ou
n’arrivera jamais. Et puis, ce n’est pas le plus important puisque nous
cherchons à réussir un burnout et non le « bonheur » au travail.
5/ la gratitude : Oui, c’est un joli concept qui vous sera très utile pour votre vie,
mais pas maintenant. Vous savez ce que peut faire la gratitude si vous la
faites chaque matin? Comme vous allez penser à toutes les belles choses que
vous avez ou que vous auriez pu réaliser, vous allez pouvoir vous remplir
d’énergie positive qui va vous décontracter, vous calmer, relâcher vos muscles
et votre cerveau. Est-ce dont vous avez
besoin pour réussir votre Burnout ? Non ! Vous avez besoin de rester
concentrés sur la moitié vide du verre.
En 2010, il y a eu un déclic, dont je parlais dans mon article je-bosse-dur-pour-construire-mon-avenir
où j’ai décidé de faire autrement. J’ai décidé de travailler sur moi, sur la
connaissance et la compréhension de ma psyché, sur la compréhension et la
destruction de mes croyances qui me ramenaient à chaque fois vers cet
épuisement. Et depusi ce 8 Juin 2010, j’ai commencé une nouvelle aventure, une
nouvelle « version » de moi en tant que manager, leader, dirigeant.
Je n’ai pas changé de vie, j’ai changé de « lunettes » et de façon
de voir et d’apprécier les différentes facettes de la vie. Et si vous me
demandez si le Burnout me manque ?, je vous dirai : Non, parce
que même aujourd’hui, il m’arrive de m’en rapprocher… Mais comme je suis
consciente de tout ce qu’il peut impliquer dans ma vie, je décide rapidement de
lui dire : « NON, merci, je gèrerai sans toi. Je suis une grande
fille aujourd’hui » !
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